23
avril 2005, Quimper. La soirée s'annonce terrible.
A l'affiche : Gentleman, Amadou & Mariam, Israel Vibration,
Steel Pulse et Anthony B. En tant que bons bretons, on
arrive évidemment en retard, la faute à
l'apéro
qui s'est prolongé... juste à temps pour
percevoir les notes et intonations chaleureuses qui nous
viennent du Mali, commencer à ressentir les bonnes
vibes dans la salle. La salle est déjà bien
remplie. A l'extérieur, on fait encore la queue
pour rentrer dans la salle; le public breton se chauffe
avant ;-)
23h
: Israel Vibration arrivent, accompagnés des Roots
Radics. Un déluge d'énergie; le public n'a
qu'à bien se tenir, les papys sont encore et toujours
en forme, les béquilles plus souvent en l'air que
pour se tenir !
Est-ce la musique qui leur donne cette force et cette
pêche ? Reggae music everyday ! La salle s'enfume
euh... s'enflamme aux premiers mots de Skelly.
Suit une averse de tubes : Same Song, Pay the Piper, Licks
and Kicks... Red Eyes met tout le monde sur la même
longueur d'onde. Sans forcer, les deux papys ont conquis
le Pavillon Penvillers. Do you want some mmoooore ?? Le
ton de la soirée est donnée : ça
va chauffer !
Petite
pause ensuite, il faut se remettre de ses émotions
: direction le bar puis on essaie de se caler avec les
potes. Tout le monde s'est dispersé, on se retrouve,
on se reperd... pas grave, l'essentiel est que chacun
vive ce
concert comme un moment exceptionnel.
Il
est minuit passé, la salle est blindée et
attend impatiemment les Britanniques de Steel Pulse. Steel
Pulse !!! Steel Pulse !!! Le groupe se fait accueillir
par une véritable ovation du public. Les hommages
sont déjà rendus au groupe, tout le monde
tombe d'accord sur Steel Pulse ! A peine le temps d'accorder
la gratte, une note fuse et le spectacle démarre
sur les chapeaux-de-roue. Bonsoir Quimper ! Jah Rastafari
! Les bras se levent de partout, la Jah Army est incontestablement
au rendez-vous. Life without music, I can't go ! People
who love peace, stand up for your rights !
Dommage que le son de la salle ne soit pas très
bon, sinon on était pas loin de revivre le Rastafari
Centennial de 1992. Le groupe a tout compris : une brève
promo de leur dernier album en date (African Holocaust),
ici, on veut entendre du vieux Steel Pulse !! Un hymne
à l'amour, la paix et la justice. Les dreads volent
de partout, la fumée est persistante, les bières
se renversent, l'ambiance est à son comble. Here
comes Rastaman, catch me if you can ! Les vibrations sont
bonnes, une foule de reggae-addicts s'est retrouvée
pour vivre quelques heures loin de Babylon ! Un moment
exceptionnel, le meilleur concert de Steel Pulse que j'aie
fait... Irie !
Et
c'est loin d'être fini, Anthony B a été
programmé en dernier (big up aux gars de la programm'!).
Le bobo dread arrive sur scène, le drapeau vert-jaune-rouge
avec The lion of Judah flotte au-dessus du public et là
commence pour moi la meilleure surprise de la soirée.
Anthony B est dans une plutôt bonne phase et il
a dû décider de retourner tout le monde ce
soir-là.
Ca tombe bien, les gens ont encore de l'énergie
à revendre et ils en auront bien besoin ! Jah Rastafari
! C'est parti pour un spectacle de fou. Un medley de la
mort qui commence par "One love, one heart".
D'un coup, une voix féminine s'élève
pour nous interpréter une série de vieux
tubes jamaïcains "Someone loves you honey",
l'incontournable "My boy lollipop"; c'est une
prestation magnifique. On essaie de trouver un endroit
moins agité
dans la salle, on se recule vers la sono, mais rien à
faire : du devant de scène jusqu'au bar tout au
fond, la foule remue inlassablement sur les riddims dancehall.
La voix d'Anthony B s'élève entre deux chansons
pour scander "Burn Babylon, Burn George Bush !"
Les français parlent mal anglais mais là
visiblement tout le monde a compris, c'est sur le morceau
"Police" que toute la salle lance les bras en
l'air ! "Who shoots the youth ? POLICE !!!"
Encore un point sur lequel Jamaïcains et Bretons
tombent d'accord... Il est 3h30, c'est le sourire aux
lèvres et du baume autour du coeur que la joyeuse
assemblée se disperse dans la nuit, la tête
pleine d'images, les oreilles plein de son et les yeux
un peu fatigués...
Merci
les artistes, give praises to the Lord, merci Quimper,
merci Zedare !!
 |
Chronique
réalisée par Adeline, gagnant
d'une place pour cette soirée sur
:
www.dancehall-attitude.com |
|