
- Le Clip en Question -
Nantes : un clip de rap suscite la polémique
Un clip de rap diffusé sur internet suscite l'émotion de la Police. Pour les rappeurs, la violence de la vidéo n'est pas à prendre au 1er degré.
« C'est du rap. De la métaphore. Il ne faut pas mal interpréter ce morceau. Je retranscris juste ce que je vois dans mon quartier. » Le rappeur nantais Typikal l'affirme : non, son clip intitulé « Colt 44 », n'est pas un appel à la violence. Juste le reflet de la vie quotidienne dans un quartier nantais. Fusil à pompe, pistolets automatiques, stocks d'herbes... Diffusé sur internet et réalisé avec « K-Pster », le clip affiche des images chocs. « Si on montre des armes dans nos clips, c'est pour dénoncer cette situation. Ici, on peut en acheter comme des paquets de chewing-gum. » souligne le rappeur. Et la prose n'est pas en reste : « J'emplis Waldeck (ndlr : le commissariat de Nantes) de gaz moutarde, je fais ça à la russe ».
Mais cet art n'est pas du goût des forces de Police. Pour Yves Monard, directeur départemental de la sûreté publique, « ce contenu est susceptible de tomber sous le coup de la loi. » Autrement dit, des poursuites pourraient être envisagées contre les deux rappeurs pour outrage ou appel à la violence. Car la vidéo est loin d'avoir amusé place Waldeck-Rousseau.
Pour Olivier Binet, secrétaire régional adjoint du syndicat national des officiers de Police, le clip est une « apologie de la haine et de la violence. » Certains agents de Police semblent attendre une réaction forte. Ainsi, Bruno Cailleteau du syndicat général de la Police se dit choqué et annonce la couleur : « Si le procureur de la République ne réagit pas, il perdra toute crédibilité à nos yeux. Et je mesure mes mots. » Le clip est en train d'être décortiqué par les forces de Police et sera bientôt fourni au parquet pour étudier les éventuels recours.
Outre les propos, c'est le financement de ce clip qui pose problème. Le groupe a touché l'été dernier une subvention de 700 € de la mairie de Nantes par le biais du comité local d'aide aux projets des jeunes. Hier, dans 20 minutes, Marie Françoise Clergeau, adjointe déléguée à la jeunesse à Nantes, regrettait que la mairie ait « versé l'argent trop vite. On leur a demandé ensuite que l'argent serve à autre chose, mais depuis on n'a plus de nouvelles. » De son côté le rappeur souligne que « la mairie a demandé les textes 15 jours avant le tournage, alors que l'argent nous avait été donné depuis plusieurs mois. » Un communiqué de presse de la mairie, hier soir, indiquait que « les services de la ville avaient marqué leur désaccord après avoir pris connaissance du script détaillé présenté par les jeunes en octobre 2005. Les jeunes n'ayant pas accepté de modifier leur projet, la Ville de Nantes avait alors refusé d'accorder les autorisations de tournage sur l'espace public » Pour sa part, Bruno Cailleteau souligne que par le biais du comité des oeuvres de la Police, il va demander « une subvention de 700 € pour financer le tournage d'une vidéo pour valoriser l'action des services de Police. »
Boris CASSEL.
Vendredi 1 septembre 2006
Source : http://www.nantes.maville.com/actu/Deta … mp;idCLA=8
Dernière modification par nikolaz (01-09-2006 23:06:24)
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