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Rennes Musique pourrait fermer ses portes


Le disquaire de la rue Maréchal-Joffre pourrait baisser le rideau. Les propriétaires se refusent à tout commentaire. Mais la rumeur enfle.
L'information n'est pas officielle mais elle fait déjà du bruit dans Rennes et sur internet. Le magasin de disques Rennes Musique, installé depuis 30 ans, rue Maréchal-Joffre, pourrait fermer ses portes. Certains avancent la date du 31 mars, voire la mi-avril.

Au magasin, on se refuse, pour l'heure, à tout commentaire. « Il n'y a rien de signé. Je ne peux rien confirmer », se borne à dire Patrick Kerhousse, propriétaire du fonds de commerce.

Mais, vu les discussions dans les rayons du magasin, la fin du disquaire semble devenue un secret de polichinelle. Il s'agirait d'une cessation d'activité.

« On est devenu inutile »

Si la nouvelle est triste pour tous les fans de musique, c'est surtout un drame pour les quatre employés du magasin. Certains sont là depuis le début. Ils vont perdre leur travail. Et les débouchés dans le métier de disquaire ne sont pas légion... « Regardez les rayons. Il n'y a personne. On est devenu inutile, confie l'un d'eux. Aujourd'hui, les jeunes dépensent leur argent de poche dans leur forfait de portable, pas dans l'achat de disques. Surtout quand ils peuvent télécharger, parfois gratuitement, de la musique »

Le disquaire indépendant avait résisté aux installations successives de la Fnac, dans les années 80, puis de Virgin. Grâce à ses vendeurs passionnés et un fonds de catalogue impressionnant, Rennes Musique paraissait à l'abri des secousses de la crise du disque. Mais le développement d'internet, avec le téléchargement et la vente en ligne, semble avoir eu raison de la boutique.

Caverne d'Ali Baba

Rennes Musique s'était ouvert en 1977, l'année du punk. Depuis, ses rayons avaient vu défiler toutes les nouveautés musicales, toutes les tendances. Des générations de Rennais, d'étudiants, de fans de vinyles... sont passées dans les rayons de Rennes Musique. Une véritable caverne d'Ali Baba. Et un passage obligé pour les groupes en concert à Rennes ou les festivaliers des Trans Musicales. La réputation du disquaire avait largement dépassé les limites de la ville.

On ne venait pas seulement acheter un disque, on fouillait dans les bacs, on découvrait les nouveautés aux bornes d'écoute, on taillait la bavette en partageant ses derniers coups de coeur. Le logo des sacs plastiques bleus de la boutique était même un signe de reconnaissance entre connaisseurs.

La boutique pourrait être rachetée par l'hôtel d'Angleterre, mitoyen de Rennes Musique, qui s'agrandirait ainsi. Si la nouvelle se confirme, une institution disparaîtrait alors du paysage rennais.


Philippe MATHÉ.
OUEST-FRANCE, Vendredi 25 janvier

source : http://www.rennes.maville.com/Rennes-Mu … _actu.html